Le ministre de la Santé et de la Population, Gilbert Mokoki, a installé le 22 mars 2024 à Brazzaville, le nouveau bureau du Conseil National de l’Ordre des médecins du Congo au cours d’une cérémonie qui a connu la participation de plusieurs cadres de la santé et les présidents des institutions de la République. Composé de 4 membres, ce bureau est présidé par le Pr. Alain Maxime Mouanga secondé par le Dr Jean Daniel Ovaga.
La cérémonie d’installation du nouveau bureau du Conseil national de l’Ordre des Médecins du Congo a commencé par l’allocution du président sortant le Pr. Léon Hervé Iloki, premier et président sortant de cette organisation qu’il a dirigé de sa création en 1997 à nos jours. « Que de turpitudes et de vicissitudes, dans un contexte associant une faible connaissance, par nous les médecins, de la règlementation d’une part et d’autre part, d’une insuffisance des pratiques managériales » a confessé le Pr. Léon Hervé Iloki qui par-là, a résumé le difficile parcours de son mandat dont l’organisation des élections qui ont conduit au renouvellement des instances, le 23 décembre 2023 aurait été impossible si le ministre n’avait pas mis sur pied un Comité Aviseur coordonné par le Pr. Richard Roger Bilekot, qui a supervisé la tenue du scrutin qui a permis d’élire les 11 membres du Conseil national de l’ordre des médecins, les 8 membres du Conseil départemental de l’Ordre de médecins de Brazzaville et les 6 membres du Conseil départemental de l’Ordre de médecins de Pointe-Noire.
Malgré le difficile parcours qu’il a eu pour faire asseoir cette institution, pendant 27 ans, en guise de bilan, le Pr. Léon Hervé Iloki a déclaré que « Nous en tirons une fierté légitime car se faisant nous avons doté notre institution ordinale d’une documentation structurante, consensuellement adoptée lui permettant dorénavant d’appliquer dans toute leur rigueur les dispositions juridiques encadrant l’Ordre des Médecins » avant d’ajouter « qu’il va s’en dire que, raisonnablement, les égarements et les faiblesses du passé que nous avons tous assumés au sein du Conseil national ainsi que dans les conseils départementaux ne seront plus que des leçons apprises, sensées garantir un fonctionnement plus harmonieux et plus efficace de notre institution à l’avenir » avent de féliciter son successeur et d’annoncer sa disponibilité à l’accompagner.
Prenant la parole à son tour, le coordonnateur du Comité Aviseur, le Pr. Richard Roger Bilekot, a présenté les résultats des élections du 23 mars 2023. Quant au Pr Alain Maxime Mouanga, le nouveau président du bureau du Conseil National de l’Ordre de médecins du Congo a présenté son mandant comme étant « un mandant de transition pour assurer la transition entre les ainés et les cadets, c’est-à-dire entre les générations médicales » avant de préciser que : « respect et considération partagés, recherche du consensus, économie des mots, actions novatrices, valorisation de notre profession, développement professionnel continue dans le respect de l’éthique et de la déontologie » sont ses ambitions à la présidence de cette organisation avant de définir les priorités. « Nos premières actions vont être tournées vers le recensement de l’ensemble de notre communauté. Nous allons faciliter l’inscription à l’ordre tout en vérifiant les qualités des uns et des autres. L’Ordre doit fonctionner en respectant des règles identiques que l’on se trouve en exercice à Brazzaville, Pointe-Noire ou ailleurs dans notre pays ».
Dans son discours d’orientations, après avoir félicité ceux qui ont été élus au niveau du bureau du Conseil national et dans les conseils départementaux, le ministre de la Santé et de la Population, Gilbert Mokoki a plaidé pour un changement de paradigme en plaçant le médecin devant ses responsabilités. « L’Ordre est, tout aussi, le garant de la probité du médecin par le respect de la déontologie et de l’éthique. J’en appelle ainsi à l’engagement, à l’implication et au sens de responsabilité des médecins pour participer à l’amélioration du niveau de santé de la population. Le médecin est responsable de la santé de la population, de son district sanitaire et de ses patients qui sont admis au centre de santé intégré ou à l’hôpital. J’insiste sur ce changement de paradigme intimement lié à la responsabilité des médecins ».
Après avoir replacé le médecin et l’Ordre dans leur responsabilités, le ministre Gilbert Mokoki a déclaré « qu’à cette fin et en cohérence avec mes attributions régaliennes, d’assurer la réglementation de l’exercice des professions de santé et le fonctionnement harmonieux des ordres professionnels, je vous ordonne de mettre de l’ordre dans la profession médicale et d’agir pour le respect de la déontologie et de l’éthique médicale ». Poursuivant la série des orientations aux membres du bureau du conseil national de l’Ordre des médecins du Congo, en général et particulièrement à l’endroit du président Alain Maxime Mouanga, le ministre Gilbert Mokoki a dit que : « La feuille de route de votre mandat de 4 ans, que vous avez commencée à esquisser, devrait être axée, entre autres, sur la mise en œuvre d’une gouvernance dynamique et transparente, sur l’optimisation de l’équité, des considérations éthiques, de la déontologie et de la rationalité dans la prise des décisions, sur la mobilisation synergique et inclusive de toutes les compétences médicales, incluant la diaspora médicale, la promotion de l’exercice libérale de la médecine, sur l’implication dans le renforcement du système de santé pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) liés à la santé et à la couverture sanitaire universelle. Je vous exhorte à mettre en place les commissions ordinales de discipline afin de renforcer la lutte contre les antivaleurs dans le secteur de la santé. Quant à moi, je m’engage pour la création de nouveaux conseils départementaux ou inter départementaux, dans les conditions fixées par la loi, en fonction du nombre des médecins dans les département et districts sanitaires ».