MINISTERE DE LA SANTE ET DE LA POPULATION

Remise des fonds d’investissements aux formations sanitaires

Cinq milliards six cent millions de F.CFA, c’est le montant global des fonds d’investissement que le Ministre de la Santé et de la Population, Gilbert Mokoki a officiellement remis, ce 10 avril 2024, aux formations sanitaires et administrations déconcentrées dans le cadre du projet Kobikisa. La remise symbolique de ces fonds a eu lieu en présence des cadres des administrations sous tutelle, des présidents des conseils départementaux du Pool et de Brazzaville, des secrétaires généraux des préfectures de ces deux départements, des représentants des agences du système des Nations unies et de la représentante de la Banque mondiale.

Prenant la parole pour présenter les tenants et les aboutissants de ce ballon d’oxygène pour les formations sanitaires congolaises qu’il a désigné par « un autre pas franchi par le projet Kobikisa dans sa marche vers les soins de qualité accessibles aux populations bien impliquées », son coordonnateur, le Dr Darius Eryx Mbou Essié, a tenu d’abord à décliner la nature et la finalité de ce projet qui s’articulent autour de deux axes. « Le premier axe est le renforcement des six piliers du système de santé à travers : l’appui à l’élaboration des documents stratégiques dont le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2023-2027, l’élaboration des comptes nationaux de la santé, la publication des annuaires statistiques, la dotation des administrations centrales en équipements, l’appui à l’élaboration des documents normatifs par le recrutement des consultants, l’acquisition des médicaments essentiels, des vaccins et des intrants de la transfusion sanguine pour un cumule de près de 3 milliards 500 millions F.CFA, l’appui financier au renforcement des capacités de délivrance des paquets essentiels de soins de santé communautaire. Le deuxième axe étant le financement basé sur la performance qui est un cycle à 6 étapes : évaluation initiale et générale des structures de santé, les formations sur l’approche du financement basé sur la performance et le paquet minimum d’activités, la contractualisation, l’allocation des fonds de démarrage, l’évaluation de parcours, le paiement des performances. Pour le coordonnateur du projet Kobikisa, « L’étape qui nous réunit ce matin est donc la matérialisation des versements des fonds à toutes les structures contractualisées. Il s’agit de onze comités départementaux de vérification et de validation, de six directions générales, onze directions départementales de services déconcentrées, quarante-neuf districts sanitaires et de vingt-sept hôpitaux de Reference. Ces fonds devant leur permettre d’améliorer les plateaux techniques pour mieux performer ».

A son tour, Louise Pierrette Mvono, la représentante de la Banque mondiale au Congo a déclaré que « Cette initiative se justifie pleinement par la nécessité de rehausser le niveau du plateau technique du système sanitaire du pays, au regard des résultats de l’évaluation générale des structures de santé en République du Congo réalisée en 2023. Elle est d’autant plus opportune qu’elle intervient dans un contexte de redynamisation des districts sanitaires, en lien avec l’objectif du projet Kobikisa qui est ‘‘ l’amélioration des soins et services de santé au couple mère-enfant et aux ménages les plus vulnérables’’. Pour la représentante de la Banque mondiale, «  Il s’agit de pourvoir directement les comptes bancaires de 329 formations sanitaires incluant 32 hôpitaux de référence, 163 centres de santé intégrés publics, 2 postes de santé, 39 centres de santé privés des fonds nécessaires à leur fonctionnement leur permettant ainsi d’offrir à la population des soins et services de santé de qualité. Pour la Louise Pierrette Mvono, du point de vue de la réglementation, la régulation, le suivi-évaluation, la vérification et la contre-vérification nécessaires à la mise en œuvre de l’initiative, quatre (4) directions générales sont mises à contribution à savoir la Direction générale de la population, la Direction générale des soins et services de santé, la Centrale d’achat des médicaments essentiels et des produits de santé (CAMEPS) et le Centre national de transfusion sanguine (CNTS). L’Inspection générale de la santé (IGS), la Direction de l’Information sanitaire, des études et de la recherche (DISER), 11 centres de dépistage volontaire du VIH (CDVV), 11 directions départementales des services et soins de santé (DGSSSa), et 48 districts sanitaires (DS) sont également impliqués ».

A son tour, prenant la parole pour son discours d’orientation, le Ministre de la Santé et de la Population, Gilbert Mokoki, a non seulement souligné le fait que « l’amélioration de la santé de nos populations constitue l’une des préoccupations du programme de gouvernance de Son Excellence Monsieur Denis Sassou N’Guesso, Président de la République, chef de l’Etat » mais aussi souligné le fait que, « dans le processus de l’amélioration de la santé de nos populations, les pouvoirs décentralisés jouent un grand rôle. Dans ce sens, la mise en œuvre du projet Kobikisa qui vise l’amélioration de la qualité des soins de sante et leur utilisation par les ménages consacre une place centrale aux comités départementaux de vérification et de validation ».

Plaçant les responsables des formations sanitaires bénéficiaires de ces fonds  devant leur responsabilité, après avoir reprécisé le cadre règlementaire du versement de ces fonds aux formations sanitaires et espérant que les fonds alloués seront utilisés à bon escient et que les populations constateront bientôt les meilleures conditions d’accueil et d’hygiène, le ministre Gilbert Mokoki a mis un accent particulier sur les garde-fous qui encadrent l’utilisation de ces fonds. « La circulaire n° 186/MSP/CAB du 26 mars 2024 prévoit à cet effet les mesures d’utilisation, de sécurisation et de contrôle de ces fonds. En application des mesures contenues dans cette circulaire, je peux vous dire, en amont du versement, le compte destiné à recevoir les fonds d’investissement doit être ouvert dans un établissement agréé par la Commission Bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) et être signataire par deux ou trois personnes. Le bénéficiaire doit avoir été formé en financement basé sur la performance et disposé d’un contrat de financement basé sur la performance signé, auquel est annexé un plan de management validé par les comités départementaux de vérification et de validation. Ce plan est assorti d’une liste de dépenses prioritaires en accord avec les résultats d’évaluations générales des formations sanitaires. Les fonds seront versés par tranche, 60 et 40%. La 2ème tranche, c’est-à-dire, 40% serait versée après production de justifications de la première. Après le versement, l’Inspection Générale de la santé, organe de contrôle contractualisé par le projet financement basé sur la performance se chargera de vérifier l’usage efficace et efficient des ressources allouées. Tout écart constaté dans l’utilisation de ces fonds fera l’objet des sanctions prévues par la règlementation et les dispositions du manuel des procédures-formation basées sur les résultats. Les comités départementaux de vérification et de validation, garant des performances des formations sanitaires veilleront aussi à l’utilisation rationnelle des fonds alloués. Les établissements bancaires quant à eux pourront, au besoin, geler sur demande du ministre de la santé et de la Population les mouvements de ces comptes. Aussi, je tiens à rappeler le rôle permanent de la Direction générale des services et soins de santé dans les supervisions formatives tant dans l’amélioration des soins que dans la gestion financières ». Avant de terminer son discours, le ministre Gilbert Mokoki a annoncé que pour une meilleure capitalisation de ces allocations financières, il est planifié un renforcement des capacités des gestionnaires des hôpitaux dans le pilotage de leurs établissements centré davantage sur le bien-être des usagers.

Après avoir énuméré toutes ces mesures, le ministre de la Santé et de la Population, Gilbert Mokoki a remis symboliquement le chèque au Directeur de l’hôpital de référence de Talangaï qui l’a reçu au nom de tous les responsables des formations sanitaires bénéficiaires de ces fonds d’investissement.

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